jeudi 23 juin 2011

Mais où trouve-t-on une fée ?

Depuis notre dernier échec en FIV et depuis notre rendez-vous avec notre médecin à la mi-juin, l’Homme et moi sommes littéralement au bout du rouleau. Nous sommes épuisés, nous ne sommes plus capables de parler ou d’entendre parler de traitements de fertilité, de don, d’adoption ou de quoique ce soit s’approchant. Nous avons besoin d’une pause.

À la mi-juin, l’infirmière de l’hôpital nous a demandé de réfléchir et de la rappeler une semaine plus tard avec notre réponse : ferons-nous notre 4è et dernière FIV avec mes ovules ou avec un don d’ovules ? Une semaine plus tard, je l’ai rappelé pour lui dire que le délai était beaucoup trop court, que nous avions besoin de plus de temps pour y réfléchir. Je lui ai demandé de nous laisser jusqu’au mois d’août pour donner notre réponse.

Comme je l’ai écrit hier, l’idée du don d’ovules a fait son chemin dans nos têtes et dans nos cœurs, mais cela n’est pas aussi simple que ça. Il faut aussi trouver une donneuse et cela nous semble vraiment au-dessus de nos forces.

L’Homme et moi avons finalement pris une décision : je vais mettre quelques annonces sur différents sites Internet pour tenter de trouver une donneuse. Si nous n’avons pas reçu de réponses d’ici la fin de l’été, nous ferons notre dernière FIV avec mes ovules. Si nous trouvons une donneuse, nous irons avec la FIV-do (FIV avec don d’ovules).

Étant complètement vidée, la seule chose que je suis capable de faire être d’attendre des réponses à mes annonces. Je ne peux pas faire plus, je n’ai pas la force d’être plus proactive dans mes recherches.

Je ne suis pas particulièrement croyante, mais en dernier recours, j’ai demandé à la vie de mettre sur mon chemin une fille extraordinaire qui serait prête à faire cet incroyable don de vie pour nous. Je recherche une fille qui a déjà complété sa famille et qui désire faire ce don pour des raisons de cœur.

Alors, on se croise les doigts et on attend…

mercredi 22 juin 2011

Se tourner vers le don

Entendre un médecin nous dire qu’il faudrait sérieusement envisager le don d’ovule, ce n’est pas facile.

C’est un grand deuil. C’est le deuil de l’enfant qui nous ressemblera, de la petite fille qui aura les mêmes yeux que sa maman, du petit garçon qui aura le sourire de son grand-père maternel. C’est le deuil de laisser un peu de soi dernière nous. C’est aussi le deuil du chemin que nous avons débuté il y a plus d’un an avec tant d’espoir, mais qui a finalement été jonché de tant d’échec…

Mais c’est aussi l’espoir. L’espoir de pouvoir un jour être enceinte, de sentir mon enfant grandir en moi, de pouvoir un jour être maman.

Pendant l’été, j’ai refait des recherches sur la signification d’une FSH élevée. Je crois que je n’avais pas vraiment voulu entendre ce que signifiait ce résultat au printemps 2010. Je voulais garder espoir. Je réalise aujourd’hui qu’on avait vraiment peu de chance. Je suis quand même contente d’avoir fait 3 FIV, on aura tout de même essayé…

C’est finalement en pensant à l’adoption que l’idée du don d’ovule a fait son chemin. J’étais personnellement prête à adopter. Entre l’annonce de notre dernier échec en FIV et notre rendez-vous avec Dr. D., je ne savais pas si nous allions avoir la chance de faire une 4è FIV. J’avais donc commencé à glaner ici et là des informations sur l’adoption. Ce premier survol m’a vraiment découragée. Après plus d’un an de traitement de fertilité, l’Homme et moi ne nous sentions pas le courage de débuter de telles démarches.

Quand nous avons su que nous avions une dernière chance en FIV, après de longues réflexions, l’idée du don d’ovule nous est finalement apparue comme une belle opportunité. L’opportunité que notre enfant vienne un peu de l’Homme, l’opportunité pour moi de vivre une grossesse et celle pour nous deux d’être là dès les tous premiers moments de la vie de notre enfant.

C'est ainsi que j'apprends que du deuil peut naître l’espoir…

mercredi 15 juin 2011

Réflexions pour la suite...

Comme prévu, nous avons rencontré Dr. D. le 13 juin dernier.

En résumé, nous sommes sortis de là plus mêlés qu'avant...

La bonne nouvelle est que nous avons droit à un 3è essai gratuit. Nous pourrons donc faire une 4è FIV comme nous le souhaitions. Dr. D. nous a dit qu'il a dû travailler très fort pour nous, qu'il a dû rencontrer la direction de la clinique, etc. mais que tout est maintenant accepté!

Quand il nous a dit cette nouvelle, nous étions SUPER contents mais...

Effectivement, il y a un "MAIS". D'après le médecin, je réussis à avoir beaucoup d'ovules mais le fait qu'on obtient peu d'embryons au bout de la ligne indique bel et bien que mes ovules ne sont pas de bonne qualité. Sur les 11 ovules matures que j'ai obtenu lors de ma dernière FIV, 3 embryons se sont bien développés, 1 a arrêté de se développer après 2 jours et les 7 autres se sont développés anormalement, signe de mauvais ovules.

Sur les 3 embryons obtenus, il m'a confirmé qu'il y avait 2 embryons de bonne qualité et 1 embryon de qualité moyenne au moment du transfert. Je lui ai demandé si je pouvais avoir un problème au niveau de l'utérus qui pouvait expliquer le fait que les embryons ne se sont pas implantés. Selon lui, même si les embryons avaient l'air de bonne qualité avant le transfert, le fait que je n'ai pas eu d'implantation serait aussi expliqué par la mauvaise qualité des ovules.

Bref, il me suggère de penser fortement au don d'ovules mais il nous laisse prendre la décision finale. On peut décider de tenter une dernière fois avec mes ovules, j'ai toutes mes prescriptions et je pourrais débuter en septembre prochain. Il m'a tout de même recommandé fortement d'y réfléchir à deux fois. Un don d'ovules augmenterait beaucoup mes chances de réussite selon lui.

Le problème est que le don d'ovules est super compliqué (rien à voir avec le don de sperme). Je dois trouver moi-même une femme prête à passer par un paquet d'examen, les injections et la ponction pour faire don de ses ovules. Malheureusement, une telle femme ne se trouve pas sur le coin de la rue!

Nous avons donc beaucoup de réflexion devant nous. L'Homme me disait qu'il était vraiment brûlé après tous ces échecs et je suis pas mal dans le même état que lui. Il semblerait toutefois que c'est notre chemin, alors on va aller jusqu'au bout de tout ça, en espérant qu'un jour nous aurons notre petite famille. En attendant, nous allons essayer de nous refaire des forces cet été.

mercredi 8 juin 2011

Ma vie comme elle est…


J’ai une super copine avec qui j’ai habité il y a quelques années. Avant que je rencontre mon Homme, avant qu’elle rencontre celui qui allait devenir son mari, il y a une éternité, quoi !

Je ne me souviens pas trop d’où cette histoire est venue (je me rappelle d’un livre d’Eckhart Tolle que ma copine avait lu à l’époque et de sa secrétaire un peu ésotérique qui répétait aussi le même mantra), mais on se disait souvent à l’époque : « Le futur n’existe pas, le futur n’existe pas ». Tentative sympathique de se rappeler l’important du moment présent.

Cette copine a beaucoup galéré dans la dernière année : 4 fausses couches une après l’autre dans le désir d’offrir un petit frère ou une petite sœur à sa grande fille. Je ne peux même pas imaginer l’année qu’ils ont dû traverser, elle et son mari. Elle m’a écrit un super message dernièrement où elle me disait que son parcours lui avait rappelé combien il était vrai que le futur n’existait pas, que seul le présent était important.

J’ai souri, ça m’a rappelé notre année en colocs. Ensuite, ça m’a fait réfléchir, beaucoup réfléchir. En fait, elle a tellement raison. Tout ce que j’ai imaginé, par rapport aux enfants que je voulais (faire les décorations de Noël avec mes enfants, leur fabriquer des costumes d’Halloween, aller au zoo et à la Ronde ensemble, les matins câlins au lit, les vacances en camping), tout ça n’existe pas. Tous ces rêves, ces désirs ne sont que dans ma tête et dans mon cœur. Ils ne sont pas réels et ne font pas partie de ma vie.  

Je dois revenir au présent, à ma vie telle qu’elle est aujourd’hui. Il y a moi, mon amoureux, mon pitou, ma maison de banlieue, ma famille, mes amis, mon travail. J’ai déjà beaucoup et c’est MA vie. Je dois revenir à cette réalité, arrêter de fantasmer sur une vie que je n’ai pas.

J’ai une autre super copine (j’en ai plein des supers copines comme ça, je suis vraiment chanceuse, je le disais plus haut !!!) avec qui je discutais hier soir. On parlait de la richesse de ma vie telle qu’elle est aujourd’hui. Elle me disait : « Tu te rappelles, quand on était jeune, on voulait tellement rencontrer le Prince charmant. Tu es chanceuse, les épreuves que vous avez vécues, l’Homme et toi, montrent bien combien il t’aime et combien vous êtes un couple fort. »

Elle aussi avait tellement raison (elles sont fortes, mes copines !). Dans mes jours de colère, je me disais qu’avoir des enfants étaient le seul rêve de ma vie et je ne comprenais pas pourquoi la vie ne m’accordait pas ce rêve. Et bien, c’est faux, ce n’est pas mon SEUL rêve. Si je n’avais pas mon amoureux dans ma vie, mon rêve serait de rencontrer quelqu’un de bien. Alors, nos rêves changent et évoluent avec les années.

Si le rêve d’avoir des enfants ne se réalise jamais, on en trouvera d’autres, ensemble. Elle est comme ça, ma vie !

samedi 4 juin 2011

Vivre sur l'espoir...

Suite au résultat négatif, j’ai pris deux jours de congé et il y a eu le week-end. L’Homme et moi avons eu beaucoup de peine pendant ces journées, mais on les a passées ensemble. Ça nous a fait du bien. Je suis retournée au boulot lundi dernier. J’ai eu une semaine complètement débile au travail! L'avantage d'avoir une semaine de fou, c'est de ne pas avoir le temps de penser. Par contre, depuis ce matin, avec l'adrénaline qui retombe, tout ce que j'avais tassé sous le tapis remonte...

En résumé, la seule chose que je peux dire est que j'espère vraiment avoir une 4è et dernière chance. Parce que sans cette dernière chance, il n'y a plus d'espoir et sans d'espoir, c'est trop dur. Sans cet espoir, il va falloir que j'accepte que je ne serai jamais enceinte, que je ne porterai jamais la vie en moi, que jamais mon chum ne pourra sentir notre bébé en mettant sa main sur mon ventre, qu'on n'aurait jamais un p'tit qui sera une partie de nous deux, qui sera un reflet de notre histoire.

Je sais que tout ça est très égoïste, je sais qu'on pourrait toujours adopter, on en parle même de plus en plus, mais pour le moment, ce n'est pas de ça qu'on a envie. On a envie de vivre ce que tout le monde semble pouvoir vivre autour de nous. Pourquoi tout le monde et pas nous? Je sais, encore une fois, c’est un mauvais raisonnement. Nous sommes déjà super privilégiés par la vie et nous devrions nous en contenter, mais c'est dur ces temps-ci.

D'ici au 13 juin, date de mon prochain rendez-vous, je suis comme en apnée. Je n'aurai peut-être pas de réponse définitive sur la suite des choses lors de ce rendez-vous, mais on aura peut-être un peu plus d'infos. 

J'espère vraiment que, comme toutes les autres filles du Québec, j'aurai droit à mes 3 essais gratuits en FIV. Je trouverais bien dommage que, parce que j'ai eu la malchance de faire de l'hyperstimulation et que mon transfert ait été retardé tout juste après le 5 août, date où la loi est passée, je perdrais ma 3è chance. Je l'ai quand même payé de ma poche, ce foutu transfert! Mais on sait comment ça marche avec le gouvernement, ils n’ont pas beaucoup de flexibilité et il y a de fortes chances qu’ils comptent ce transfert d’embryon congelé comme un essai.

Enfin, comme l’Homme le dit si bien, c'est sur que nous avons tout de même eu la chance de faire 3 FIV jusqu’à ce jour grâce à la gratuité. Si cette loi n’avait pas été adoptée, nous aurions dû arrêter après 2 FIV, faute d’argent. Mais j'aimerais quand même pouvoir faire une 4è FIV, cela me permettrait de vivre quelques mois de plus sur l'espoir. On dirait que je n'ai ni l’envie ni le courage de faire déjà mon deuil d’une grossesse...